La liste « PUPs » a diffusé un texte sur les rapports entre notre université et la ComUE UPE, où les héritiers de Luc Hittinger (plusieurs candidats sur cette liste, dont Arnaud Thauvron, étaient membres de son équipe) présentent une version très particulière des faits qui se sont déroulés depuis deux ans. Le but de ce texte : se refaire une virginité en édulcorant complètement le rôle qu’ils ont eux-mêmes joué dans cette affaire. Selon cette version, l’UPEC aurait été « exclue du projet I-Site en juillet 2016, parce que son conseil d’administration a refusé d’abord le projet de fusion, puis un regroupement de type fédéral, contrepartie institutionnelle nécessaire à l’obtention d’un I-Site ».
Ce raccourci saisissant conduit le lecteur peu informé à la conclusion : si l’UPEC a été exclue de l’I-Site par ses « partenaires » de la ComUE, c’est uniquement de sa faute (sous-entendu : il fallait garder Luc Hittinger…). Rien sur les conditions ni sur les acteurs de cette exclusion, les présidents de l’Université de Marne-la-Vallée (UPEM) et de la ComUE, qui ont d’ailleurs toujours pu compter sur le soutien indéfectible des élus « Penser l’avenir, agir ensemble » (i.e. PUPs).
Pour l’information de tous, et la clarté des débats, rétablissons quelques omissions :
En janvier 2016, le projet I-Site porté par l’UPEC et l’UPEM a été recalé par le jury. C’est le seul échec de l’UPEC à l’I-Site, car il n’y a pas eu d’autre candidature, et c’était sous la présidence Hittinger…
Aux élections de février 2016, les personnels ont voté à 60% contre un projet de fusion qui s’apprêtait à liquider les UFR, à organiser l’université autour d’un président tout puissant, et à marginaliser totalement la représentation des personnels dans les instances de décision. Ce n’est donc pas le CA qui a « refusé la fusion » mais la grande majorité de la communauté universitaire.
Or après son élection en avril 2016, le président de la ComUE, Philippe Tchamitchian, n’a eu de cesse que de tenter d’imposer malgré tout cette fusion UPEC-UPEM via le projet I-Site. En juin, tout en rappelant la volonté de l’UPEC de participer au projet I-Site, le CA a voté contre des propositions qui ne faisaient aucune place aux demandes de l’UPEC et qui piétinaient le vote des personnels.
En juillet 2016, cinq des sept membres de la ComUE (dont l’UPEM et l’École Nationale des Ponts et Chaussée – ENPC) ont exclu les deux autres du projet I-SITE : l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort (ENVA), et l’UPEC, qui représente pourtant à elle seule 70% des forces (personnels et nombre d’étudiants) d’UPE. Leur crime : avoir défendu le maintien du pôle Santé-Société-Environnement dans le projet I-Site et demandé que les établissements portant ce projet soient « associés » et non « fusionnés », afin que chacun garde sa structure et son identité. Le « regroupement de type fédéral » proposé par MM. Tchamitchian et Roussel (président de l’UPEM) n’a jamais été autre chose qu’un habillage du projet de fusion, où il était encore demandé à l’UPEC de renoncer à ses prérogatives en matière de formation, de recherche et de gouvernance. L’argument avancé par les auteurs de l’exclusion était qu’une « gouvernance fortement intégrée », i.e. la fusion, était « la contrepartie institutionnelle nécessaire à l’obtention d’un I-Site », un mal nécessaire en quelque sorte pour avoir les financements de la recherche !… C’est l’argument que nous resservent aujourd’hui Arnaud Thauvron et ses colistiers. Pourtant il a fait long feu, car en octobre, soit trois mois après notre exclusion pour « refus de fusion », l’ENPC, confrontée en interne à une forte fronde, s’est retirée du projet de fusion avec l’UPEM, tout en négociant et en obtenant un statut de « membre associé » dans le consortium de l’I-Site… Ce qui était précisément le statut demandé par l’UPEC quatre mois avant, statut qui lui avait été refusé, et lui avait valu cette exclusion, dans laquelle (ironie de l’histoire !) la direction de l’ENPC avait pris toute sa part !… Tout à coup, pour l’ENPC, la fusion n’était plus « la contrepartie institutionnelle nécessaire à l’obtention d’un I-Site », être « associé » suffisait !… Une telle « contrepartie » était donc réservée à l’UPEC.
Cette incohérence dans les motifs et cette injustice, non dépourvues d’arrière-pensées « punitives », n’ont jamais ému les élus des listes « Penser l’avenir et agir ensemble » qui durant toute cette période n’ont cessé, comme ils le font dans ce texte, de se faire les porte-paroles du président de la ComUE, et d’attaquer la direction de l’UPEC, laquelle, en ne cédant pas au chantage, ne faisait que respecter ses engagements…
Désormais, A. Thauvron et ses soutiens se veulent rassurants : « Tout projet de fusion entre l’UPEC et l’UPEM est donc exclu, et il n’existe pas un « agenda caché » pour une fusion au cours des quatre prochaines années. » Pourtant là encore, il faut entendre ce qui n’est pas dit… Le président de la ComUE a évoqué il y a tout juste 10 jours, devant le Conseil Consultatif Provisoire, la nécessité de « re-décider la forme de la relation UGE+UPEC pour 2025 », « une fois que l’université Gustave Eiffel (= « l’université cible ») sera construite ». Sachant que l’université Gustave Eiffel sera officiellement créée, donc « construite », en 2020, n’est-ce pas l’annonce que la fusion sera remise sur le tapis à partir de 2021, donc bien « dans les quatre prochaines années » (pour un horizon de réalisation en 2025) ?…
Ceux qui ont vécu les élections de 2012 qui avaient abouti à l’élection de Luc Hittinger se souviennent sans doute de la réponse qu’il faisait à tous ceux qui l’interrogeaient alors sur ses projets de fusion avec l’UPEM : « La fusion avec l’UPEM n’est pas à l’ordre du jour… ». On a vu la suite…
Ne refaisons pas la même erreur !
En outre, que penser d’une équipe qui, après avoir mis toute l’université, pendant quatre ans, au service exclusif d’un seul « projet », mal ficelé et dangereux pour notre université, se déclare de nouveau « Pour une Université de Projets » ?…
L’Université, ce n’est pas la pile de ses dossiers ! Ce sont les hommes et les femmes qui la composent et la font vivre. Et une « université de projets » risque fort d’être une université qui continuera de préférer se pencher sur les meccanos institutionnels plutôt que sur la réalité vécue par les personnels et les étudiants.
Le 28 juin, donnez une majorité aux listes « Pour l’Université Publique, Éthique et Collégiale – Pour l’UPEC », qui soutiendront la candidature de Vérène Chevalier à la présidence. Votez pour une équipe, qui engagera une dynamique de rassemblement (indispensable dans le contexte actuel) et s’adressera pour cela à toutes les listes de l’UPEC, mais qui contrairement à toutes les autres listes, vous garantira l’intégrité de l’UPEC, de ses structures, et de sa pluridisciplinarité.
Pour notre part, nos actes ont toujours coïncidé avec nos paroles.
Le 28 juin, votez « Pour l’Université Publique, Éthique et Collégiale – Pour l’UPEC »